人大中法国际时尚管理硕士巴黎一流商学院IESEG管理学院与中国人民大学精心打造的管理硕士项目,培养时尚管理精英人才,为世界时尚领域输送最新锐的专业人士!www.fashion-ieseg.com
人大中法国际金融财务硕士中国人民大学-法国马赛高等商学院合作办学,培养中国最具有成长力的财务金融硕士,打造国际金融精英。www.sfep.org.cn
25 所法国高校与您相约北京,武汉,成都,西安,上海3月9日至17日。希望赴法攻读硕士或博士学位?希望与法国知名高校进行一对一面谈? 赶快报名!www.chine.campusfrance.org/zh-hans
战斗在法国欧洲最具活力的中文社区.最大的关于法国的中文网络平台www.revefrance.com
法国学校联盟 -- 最专业的留法机构行业首创,全程公开进度查询;官方学校招生代表;专属面签辅导;巴黎专属办事处;全海归团队;高签证率缔造者www.edufrance.org.cn
咪咪学法语法语爱好者的家园 留学与考试的助手 提供各种法语相关的信息与服务www.mimifr.com
法语沙龙四川师范大学法语系专业所创办公益性的法语学习网站,为法语爱好者提供法语学习交流的网上空间www.monfr.com
Adolf Hitler naît le 20 avril 1889 dans l’auberge Gasthof zum Pommer, Vorstadt Nr. 219, à Braunau am Inn, une petite ville de Haute-Autriche près de la frontière austro-allemande. Il est le quatrième des six enfants d’Alois Hitler et de Klara Pölzl. La plupart des enfants meurent en bas âge ; seule sa soeur cadette Paula († 1960) lui survivra.
Alois Hitler, le père d’Adolf, est douanier. Né hors mariage le 7 juin 1837, Aloïs porte d’abord le nom de famille de sa mère, Maria Anna Schicklgruber, mais le 6 juin 1876, il est légitimé par le mari de sa mère, et obtient un an plus tard le droit de porter le nom « Hitler ». Adolf n’utilisera jamais d’autre patronyme, et « Schicklgruber » ne resurgira que plus tard chez ses opposants politiques.
L’arbre généalogique d’Adolf Hitler laisse cependant planer de fortes suspicions de consanguinité. L’incertitude relative à ses origines n’est pas sans conséquence. Ainsi après l’Anschluss en 1938, il fera détruire Döllersheim, le village natal de son père, en le transformant en champ de tir.
L’enfance d’Adolf se passe sous la stricte discipline d’un père âgé, fonctionnaire retraité dès 1895. Le 3 janvier 1903, son père meurt, suivi le 21 décembre 1907 par sa mère qui succombe à un cancer du sein.
Élève médiocre à partir de son entrée à la Realschule de Linz (lycée), Hitler refuse de suivre la voie paternelle. Devenu orphelin, vivant d’une petite bourse, il échoue par deux fois à l’examen d’entrée de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne en 1907 et le 8 octobre 1908. Autodidacte, grand lecteur et admirateur de la musique de Richard Wagner, tout comme son ami August Kubizek, il développe un intérêt profond pour l’Architecture. Il enchaîne les petits boulots, vivant dans une misère constante durant cinq ans. Plus tard, dans Mein Kampf, il écrira :
« Cinq années pendant lesquelles je dus, comme manoeuvre d’abord, ensuite comme petit peintre, gagner ma subsistance, maigre subsistance, qui ne pouvait même pas apaiser ma faim chronique. Car la faim était alors le gardien fidèle qui ne m’abandonna jamais, la compagne qui partagea tout avec moi. Chaque livre que j’achetai eut sa participation ; une représentation à l’opéra me valait sa compagnie le jour suivant ; c’était une bataille continuelle avec mon amie impitoyable. J’ai appris cependant alors comme jamais avant. Hors mon architecture, hors les rares visites à l’Opéra, fruit de mes jeûnes, je n’avais d’autre joie que des livres toujours plus nombreux. »
Adolf Hitler assiste aux séances du Parlement autrichien, il écrira plus tard son mépris pour la Démocratie et le parlementarisme. Il étudie les thèses pangermanistes et observe l’influence de la politique sur les masses.
Au printemps 1913, pour éviter son enrôlement dans l’armée de l’Empire austro-hongrois, État multiethnique qu’il exècre, il s’enfuit à Munich et vit en vendant ses peintures de paysages. Sa tentative d’échapper à la conscription est remarquée, mais, après avoir été refusé lors d’un examen médical à son retour en Autriche (pour constitution « trop faible »), il retourne à Munich.
Alors que l’Allemagne est sur le point de capituler, la révolution gagne Berlin et la Kaiserliche Marine se mutine. Le Kaiser Guillaume II abdique et part pour les Pays-Bas avec sa famille. Le socialiste Philipp Scheidemann proclame la République. Deux jours plus tard, le nouveau pouvoir signe l’Armistice de 1918. De son lit d’hôpital, Hitler est anéanti par cette annonce. Il affirme dans Mein Kampf y avoir eu une vision patriotique. À sa sortie d’hôpital en novembre 1918, il retourne dans son régiment de Munich. Plus tard, il écrira que la guerre avait été « le temps le plus inoubliable et le plus sublime ».
La Bavière est alors entre les mains d’un gouvernement révolutionnaire, la Räterepublik (" République des conseils ") ; sa caserne est dirigée par un Soviet (" conseil "). Dégoûté, Hitler quitte Munich pour Traunstein. Cependant, en 1919, alors que le pouvoir est hésitant entre communistes du KPD et sociaux-démocrates du SPD, Hitler se fait élire délégué de sa caserne, une première fois lorsque le pouvoir en Bavière est aux mains du SPD, puis une seconde fois en tant que délégué adjoint sous l’éphémère régime communiste (avril-mai 1919), juste avant la prise de contrôle de Munich par les troupes. Hitler n’a pas pour autant adhéré à ces partis, et il est probable que les soldats connaissaient ses opinions politiques nationalistes.
Dans Mein Kampf, Hitler donne de cet épisode un récit plutôt elliptique, mais assez clair quant à sa vision du monde :
« En mars 1919, nous étions de retour à Munich. La situation était intenable et poussait à la continuation de la révolution. La mort d’Eisner ne fit qu’accélérer l’évolution et conduisit finalement à la dictature des soviets, pour mieux dire, à une souveraineté passagère des Juifs, ce qui avait été originairement le but des promoteurs de la révolution et l’idéal dont ils se berçaient.Au cours de cette nouvelle révolution de soviets, je me démasquai pour la première fois de telle façon que je m’attirai le mauvais oeil du soviet central.Le 27 avril 1919, je devais être arrêté, mais les trois gaillards n’eurent point le courage nécessaire en présence du fusil braqué sur eux et s’en retournèrent comme ils étaient venus.Quelques jours après la délivrance de Munich, je fus désigné pour faire partie de la Commission chargée de l’enquête sur les événements révolutionnaires dans le 2e régiment d’infanterie.Ce fut ma première fonction active à caractère politique. »
Au cours de cette nouvelle révolution de soviets, je me démasquai pour la première fois de telle façon que je m’attirai le mauvais oeil du soviet central.
Le 27 avril 1919, je devais être arrêté, mais les trois gaillards n’eurent point le courage nécessaire en présence du fusil braqué sur eux et s’en retournèrent comme ils étaient venus.
Quelques jours après la délivrance de Munich, je fus désigné pour faire partie de la Commission chargée de l’enquête sur les événements révolutionnaires dans le 2e régiment d’infanterie.
Ce fut ma première fonction active à caractère politique. »
Remarqué lors de l’une de ses interventions, il finit par y adhérer, et le transforme en NSDAP Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei (« Parti national socialiste des travailleurs allemands »). En avril 1921, il devient le chef du parti. Du fait de ses talents d’orateur et d'agitateur politique, le parti gagne rapidement en popularité.
En janvier 1922, Hitler est condamné à trois mois de prison (dont deux avec sursis) pour « troubles à l'ordre public ». Il purgera cette peine entre juin et juillet 1922 à Munich. Hitler est menacé d'être expulsé de Bavière.
Les 8 et 9 novembre 1923, il conduit le Coup d'État avorté connu comme le Putsch de la brasserie. Le NSDAP est aussitôt interdit. Arrêté, Hitler est accusé de Conspiration contre l’État et condamné le 1er avril 1924 à cinq ans de réclusion criminelle pour « Haute trahison », qu’il purge à la prison de Landsberg am Lech.
Pendant sa détention, il dicte à son secrétaire Rudolf Hess son ouvrage Mein Kampf (Mon combat), récit autobiographique, et surtout manifeste politique, appelé à devenir le manifeste du mouvement nazi. Hitler y dévoile sans fard l'Idéologie (Weltanschauung) redoutable et très cohérente qu'il a achevé de se constituer depuis 1919, dont il ne variera plus et qu'il cherchera à mettre en pratique.
Outre sa haine de la Démocratie, de la France "ennemie mortelle du peuple allemand", du Socialisme et du "judéo-bolchevisme", sa doctrine repose sur sa conviction intime à base pseudo-scientifique d'une lutte darwinienne entre différentes "races" foncièrement inégales. Au sommet d'une stricte pyramide, se trouverait la race allemande ou « race des Seigneurs », qualifiée tantôt de « race nordique » et tantôt de « race aryenne » (et dont les plus éminents représentants seraient les grands blonds aux yeux bleus, quoiqu’Hitler soit lui-même petit et brun...). Cette race supérieure doit être « purifiée » de tous les éléments étrangers, « non-allemands » (undeutsch), Juifs ou malades, et doit dominer le monde par la force brute. Au traditionnel pangermanisme visant à regrouper tous les Allemands ethniques dans un même État, Hitler ajoute la conquête d’un Espace vital (Lebensraum) indéfini, à arracher notamment à l’Est aux "sous-hommes" Polonais et Slaves. Enfin, Hitler parle constamment d’« éradiquer » (ausrotten) ou d’« anéantir » (vernichten) les Juifs, comparés à des vermines ou des poux, qui ne sont pas seulement pour lui une race radicalement inférieure, mais aussi radicalement dangereuse.
Après seulement 13 mois de détention et malgré l’opposition déterminée du Procureur Stenglein, il bénéfice d’une libération anticipée le 20 décembre 1924.
Craignant d’être expulsé vers l’Autriche, Hitler renonce à la Nationalité autrichienne le 30 avril 1925. Devenu Apatride (lui qui fera ultérieurement déporter les apatrides, contraints dans les camps de concentration au port d’un insigne spécifique), et bien qu’il soit interdit de parole en public jusqu’au 5 mars 1927, il reconstruit son parti et retrouve une certaine popularité. Si ses succès électoraux restent modestes avant 1928, le NSDAP rend ses structures plus performantes et s’étend géographiquement. Il diversifie en effet ses organisations de masse en créant des associations qui ciblent chacune une catégorie de la société : étudiants, paysans, ouvriers, femmes, jeunes (la Hitlerjugend ou « Jeunesses hitlériennes »), etc. Le Parti est implanté en Allemagne du Nord par les frères Otto et Gregor Strasser, qui mettent plus qu’Hitler l’accent sur le côté « socialiste » du Nazisme et souhaitent l’alliance avec l’URSS contre les « ploutocraties » occidentales. Face à ces derniers, ses seuls concurrents sérieux pour la direction du Parti, Hitler renforce son autorité personnelle.
C’est à partir de cette date qu’il impose comme obligatoire dans le parti le salut nazi prononcé bras tendu - un « Heil Hitler ! » ou, si l'on est face à lui, un « Heil mein Führer! » -, un rappel permanent de sa suprématie. C’est de cette époque aussi que date l’entrée en scène de Joseph Goebbels, Gauleiter de Berlin, l’un de ses plus fidèles soutiens - lequel, proche des frères Strasser au départ, avait d’abord traité Hitler de « petit-bourgeois » et demandé son exclusion du parti, avant de succomber à son Charisme (1926). Les SA, la brutale milice du parti qui s’illustre dans les agressions et les combats de rues, posent plus de problèmes à Hitler par leur recrutement plébéien assez large et par leur discipline souvent incertaine. En 1930, confronté à une grave mutinerie de leur part, Hitler rappelle de Bolivie son ancien complice du putsch de 1923, Ernst Röhm, qu’il avait mis lui-même sur la touche en 1925 : ce dernier reprend leur tête et rétablit l’ordre dans leurs rangs. Mais pour permettre à Hitler d’équilibrer la puissance des SA, c’est dès 1925 qu’Heinrich Himmler crée pour lui la SS : chargée de sa garde personnelle, cet "ordre noir", futur instrument de la Terreur policière et génocidaire, est une élite beaucoup plus dévouée à la personne même du Führer que les SA. Hitler a toute confiance dans « le fidèle Heinrich » (der treue Heinrich), comme il qualifie cet exécutant à l’obéissance aveugle, qui lui voue une admiration notoirement fanatique.
En 1928, le NSDAP marque le pas et peine à remonter la pente : seuls 2,6 % des votants lui accordent leur confiance aux élections législatives du 28 mai. Mais il n’a plus de concurrent sérieux à l’extrême-droite, car de multiples groupuscules et petits partis de la mouvance völkisch (« nationale-raciste ») ont périclité après 1924-1925, tandis que le vieux maréchal Ludendorff, ancien participant du putsch de la Brasserie qu’Hitler avait habilement poussé à se présenter à la présidentielle de 1925, s’est disqualifié par son score médiocre. Les fruits de la réorganisation portent à partir de cette date.
La faible tradition démocratique en Allemagne, l’instabilité politique (décès de Gustav Stresemann, chute du chancelier Hermann Müller, remplacé par le gouvernement conservateur et autoritaire de Heinrich Brüning du Zentrum) et surtout les conséquences catastrophiques de la crise de 1929 sur l’économie allemande très dépendante des États-Unis, apportent bientôt au NSDAP un succès foudroyant et imprévu aux élections du 14 septembre 1930 : avec 18,3 % des voix et 107 sièges, le parti nazi devient le deuxième parti au Reichstag.
Le Septennat du président Hindenburg se terminant le 5 mai 1932, la droite et le Zentrum, afin d’éviter de nouvelles élections, proposent de renouveler tacitement le mandat présidentiel. L’accord des nazis étant nécessaire, Hitler exige la démission du chancelier Heinrich Brüning et de nouvelles élections parlementaires. Hindenburg refuse. Le 22 février 1932, Joseph Goebbels annonce la candidature d’Adolf Hitler à la présidence de la République. Le 26 février, Hitler est opportunément nommé Regierungsrat, fonctionnaire d’État, ce qui lui confère automatiquement la nationalité allemande.
Sa campagne électorale est sans précédent sur le plan de la Propagande (en particulier, par l’usage alors inédit et spectaculaire de l’avion dans ses déplacements électoraux, qui permet à Goebbels de placarder des affiches vantant "le Führer vol au-dessus de l’Allemagne). Hitler obtient 30,1 % des voix au premier tour le 13 mars 1932 et 36,8 % au second tour en avril. Hindenburg est réélu. Lors des scrutins régionaux qui suivent l’élection présidentielle le NSDAP renforce ses positions.
En 1932, la situation se dégrade sur les plans économique et social (plus de 6 millions de chômeurs à la fin de l’année). L’agitation et l’insécurité politique sont à leur comble. Le gouvernement est incapable de réunir une majorité. Engagé dans un bras de fer avec Hitler, le président Hindenburg refuse toujours de le nommer Chancelier : le vieux maréchal prussien, ancien chef de l’armée allemande pendant la Grande Guerre, affiche son mépris personnel pour celui qu’il qualifie de « petit caporal bohémien » et dont il affirme qu’il a « tout juste l’envergure pour faire un ministre des Postes ». Toutes les tentatives de conciliation échouent.
Fin 1932, le mouvement nazi traverse une phase difficile : la crise financière devient aiguë, les militants et les électeurs se lassent de l’absence de perspectives et des contradictions internes du programme hitlérien, Gregor Strasser menace de faire scission avec l’appui du chancelier Kurt von Schleicher, enfin les élections législatives de novembre 1932 ont consacrée une baisse de popularité du NSDAP qui perd 2 millions de voix. C’est le moment où Léon Blum, de France, écrit dans Le Populaire que la route du pouvoir est définitivement fermée pour Hitler et que toute espérance d’y accéder est pour lui révolu. Pourtant, ces revers n’entament en rien sa détermination.
De fait, le premier gouvernement Hitler ne compte, outre le chancelier lui-même, que deux nazis: Göring, en charge en particulier de la Prusse, et Wilhelm Frick à l’Intérieur.
Mais Hitler déborde rapidement ses partenaires et met immédiatement en route la Gleichschaltung (ou « Mise au pas ») de l’Allemagne. Dès le 1er février, il obtient d’Hindenburg la dissolution du Reichstag. Le 3 février, il s’assure le soutien de l’armée. Pendant la campagne électorale, Von Papen, Thyssen et Schacht obtiennent des milieux industriels et financiers, jusque-là plutôt réservés envers Hitler, qu’ils renflouent les caisses du NSDAP et financent sa campagne . La SA et la SS, milices du parti nazi, se voient conférer des pouvoirs d’auxiliaire de police. De nombreux morts marquent les meetings des partis d’opposition, notamment du SPD et du KPD. Des opposants sont déjà brutalisés, torturés voire assassinés.
L’incendie du Reichstag, le 27 février, permet à Hitler de suspendre toutes les libertés civiles garanties par la constitution et de radicaliser l’élimination de ses opposants politiques, notamment des députés communistes du KPD, illégalement arrêtés.
Le NSDAP remporte les élections du 5 mars 1933 avec 43,9 % des suffrages. Dans les jours qui suivent, dans tous les Länder d’Allemagne, les nazis s’emparent par la force des leviers locaux du pouvoir. Le 20 mars, au cours d’une grandiose cérémonie de propagande sur le tombeau de Frédéric II de Prusse à Potsdam, où il s’affiche aux côtés de Hindenburg, Hitler proclame l’avènement du IIIeReich, auquel il promettra ultérieurement un règne de "mille ans". Le 23 mars, le Reichstag vote la Loi des pleins pouvoirs (Ermächtigungsgesetz) qui lui accorde les pouvoirs spéciaux pour quatre ans.
C’est une étape décisive du durcissement du régime. Sans même attendre le vote de la loi, les nazis ont ouvert le premier camp de concentration permanent le 20 mars à Dachau, sous la houlette de Himmler. Ce dernier jette en Allemagne du Sud, tout comme Göring en Prusse, les bases de la redoutable police politique nazie, la Gestapo. Le 2 mai, les syndicats sont dissous et leurs biens saisis. Le 10 mai, le ministre de la Propagande Joseph Goebbels préside à Berlin une nuit d’Autodafé où des étudiants nazis brûlent pêle-mêle en public des milliers de « mauvais livres » d’auteurs Juifs, pacifistes, marxistes ou psychanalystes. Des milliers d’opposants, de savants et d’intellectuels fuient l’Allemagne. Le 14 juillet, le NSDAP devient le parti unique. Hitler met fin aussi rapidement aux libertés locales. L’autonomie des Länder est définitivement supprimée en 1934 : il devient le chef du premier État centralisé qu’ait connu l’Allemagne.
En tout, entre 1933 et 1939, 150 000 à 200 000 personnes sont internées, et entre 7 000 et 9 000 sont tuées par la violence d’État. Des centaines de milliers d’autres doivent fuir l’Allemagne.
Les nazis condamnent l’« Art dégénéré » et les « sciences juives », et détruisent ou dispersent de nombreuses oeuvres des avant-gardes artistiques. Le programme de Hitler pour "purifier" la race allemande est également très tôt mis en oeuvre : les fonctionnaires et les universitaires juifs sont destitués dès le printemps 1933, tandis que les SA déclenchent une campagne brutale de boycott des magasins juifs. Une loi prévoyant la Stérilisation forcée des malades et des handicapés est appliquée dès l’été 1933. Détestant particulièrement le mélange des populations (qualifié de Rassenschand ou « honte raciale »), Hitler fera stériliser en particulier, en 1937, les 400 enfants nés dans les Années 1920 d’Allemandes et de soldats noirs des troupes françaises d’occupation.
Les SA de Röhm exigent que la "révolution" nationale-socialiste prenne un tour plus anticapitaliste, et rêvent notamment de prendre le contrôle de l’armée, ce qui compromettrait l’alliance nouée entre le chancelier et les élites conservatrices traditionnelles. Le 30 juin 1934, durant la Nuit des Longs Couteaux, fort du soutien bienveillant de l’armée et du président, Hitler fait assassiner plusieurs centaines de ses partisans et de ses anciens ennemis politiques. Parmi eux, Gregor Strasser et Ernst Röhm, chef de la SA, mais aussi le docteur Erich Klausener, chef de l’Action catholique, ou encore son prédécesseur à la chancellerie, Von Schleicher, ainsi que Von Kahr, qui lui avait barré la route lors du putsch de 1923.
La mort du président Hindenburg le 2 août tranche le dernier lien vivant avec la République de Weimar. En vertu de la Constitution, le chancelier exerce temporairement les pouvoirs du président défunt. Le même jour, le Reichstag vote une loi de fusion des deux fonctions en une seule : Hitler devient Führer und Reichskanzler.
L’ambition totalitaire du régime et la primauté du Führer sont symbolisés par la nouvelle devise du régime : "Ein Volk, ein Reich, ein Führer" - "une seule nation (race), un seul Reich, un seul Führer", dans laquelle le titre de Hitler prend de façon idolâtre la place de Dieu dans l’ancienne devise du IIe Reich : "Ein Volk, ein Reich, ein Gott (un seul Dieu)".
Le Führerprinzip devient le nouveau principe de l’autorité non seulement au sommet de l’État, mais aussi, par délégation, à chaque échelon. La loi proclame par exemple officiellement le patron comme Führer de son entreprise, comme le mari est Führer de sa famille, ou le Gauleiter Führer du Parti dans sa région.
Hitler entretient son propre culte par ses interventions à la radio : à chaque fois, le pays tout entier doit suspendre son activité et les habitants écouter religieusement dans les rues ou au travail son discours retransmis par les ondes et par les hauts-parleurs. À chaque congrès tenu à Nuremberg, ces « grand’messes » du NSDAP, il bénéficie d’une savante mise en scène orchestrée par son confident, l’architecte et technocrate Albert Speer : son talent oratoire électrise l’assistance, avant que les masses rassemblées n’éclatent en applaudissements et en cris frénétiques pour acclamer le génie de leur chef.
Inversement, la moindre critique, le moindre doute sur le Führer mettent leur auteur en péril. Sur les milliers de condamnations à mort prononcées par le sinistre Tribunal du Peuple du juge Roland Freisler, un bon nombre des personnes envoyées à la guillotine après des parodies de justice l’ont été pour des paroles méprisantes ou sceptiques à l’encontre du dictateur.
Le salut nazi devient obligatoire pour tous les Allemands. Quiconque essaie, par résistance passive, de ne pas faire le "Heil Hitler !" de rigueur est immédiatemment singularisé et repéré.
Au printemps 1938, le Führer accentue encore sa prédominance et celle de ses proches dans le régime. Il élimine les généraux Von Fritsch et Von Blomberg, et se soumet la Wehrmacht en plaçant à sa tête les serviles Alfred Jodl et Wilhelm Keitel, connus pour lui être aveuglément dévoués. Aux Affaires Etrangères, il remplace le conservateur Konstantin von Neurath par le nazi Joachim von Ribbentrop, tandis que Göring, qui s’affirme plus que jamais comme le n° 2 officieux du régime, prend en charge l’économie autarcique en évinçant le Dr Hjalmar Schacht.
La population allemande est encadrée de la naissance à la mort, soumise à l’intense Propagande orchestrée par son fidèle Joseph Goebbels, pour lequel il crée le premier ministère de la Propagande de l’Histoire. Les loisirs des travailleurs sont organisés - et surveillés - par la Kraft durch Freude du Dr Robert Ley, également chef du syndicat unique, le DAF. La jeunesse subit obligatoirement un endoctrinement intense au sein de la Hitlerjugend qui porte le nom du Führer, et qui devient le 1er décembre 1936 la seule organisation de jeunesse autorisée.
Alors que le culte de Staline a été imposé tardivement et artificiellement au parti bolchevik par un apparatchik victorieux mais dépourvu de Charisme et de rôle particulier dans la révolution d'Octobre, le culte de Hitler a existé dès les origines du nazisme, et y occupe une importance primordiale. L’appartenance au Parti nazi signifie avant tout une allégeance absolue à son Führer, et nul n’occupe de place dans le Parti et l’État que dans la mesure où il est plus proche de la personne même de Hitler. Hitler veille d’ailleurs personnellement à renforcer son image de chef inaccessible, solitaire et supérieur, en s’abstenant de toute amitié personnelle, et en interdisant à quiconque de le tutoyer ou de l’appeler par son nom - même sa maîtresse Eva Braun doit s’adresser à lui en lui disant : « mein Führer »...
D’autre part, pour les intentionnalistes, sans le caractère redoutablement cohérent de l’idéologie (Weltanschauung, ou vision du monde) qui anime Hitler, le régime nazi ne se serait pas engagé dans la voie de la guerre et des exterminations de masse, ni dans le reniement de toutes les règles juridiques et administratives élémentaires qui régissent les États modernes et civilisés.
Par exemple, sans son pouvoir charismatique d’un genre inédit, Hitler n’aurait pas pu autoriser l’Euthanasie massive de plus de 150 000 handicapés mentaux allemands par quelques simples mots griffonnés sur papier à en-tête de la chancellerie (opération T4, 3 septembre 1939). De même, Hitler aurait pu encore moins déclencher la Shoah sans jamais rédiger un seul ordre écrit. Aucun exécutant du génocide des Juifs ne demanda jamais, justement, à voir un ordre écrit : le simple mot de Führersbefehl (ordre du Führer) était suffisant pour faire taire toute question, et entraînait l’obéissance quasi-religieuse et aveugle des bourreaux.
L’école rivale des « fonctionnalistes » (conduite par Martin Broszat) a cependant nuancé l’idée de la toute-puissance du Führer. Comme elle l’a démontré, le IIIe Reich n’a jamais tranché entre le primat du Parti unique et celui de l’État, d’où des rivalités de pouvoir et de compétence interminables entre les hiérarchies doubles du NSDAP et du gouvernement du Reich. Surtout, l’État nazi apparaît comme un singulier enchevêtrement de pouvoirs concurrents aux légitimités comparables. C’est le principe de la « Polycratie » (Martin Broszat).
Or, entre ces groupes rivaux, Hitler tranche rarement, et décide peu. Fort peu bureaucratique, ayant hérité de sa jeunesse bohême à Vienne un manque total de goût pour le labeur suivi, travaillant de façon très irrégulière (sauf dans la conduite des opérations militaires), le Führer apparaît comme un « dictateur faible » ou encore un « dictateur paresseux » selon M. Broszat. Il laisse en fait chacun des rivaux libre de se réclamer de lui, et il attend seulement que tous marchent dans le sens de sa volonté.
Dès lors, a démontré son biographe Ian Kershaw, dont les travaux font la synthèse des acquis des écoles intentionnalistes et fonctionnnalistes, chaque individu, chaque clan, chaque bureaucratie, chaque groupe fait de la surenchère, et essaye d’être le premier à réaliser les projets nazis fixés dans leurs grandes lignes par Adolf Hitler. C’est ainsi que la persécution antisémite va s’emballer et passer graduellement de la simple persécution au massacre puis au génocide industriel. Ce qui explique que le IIIe Reich obéit structurellement à la loi de la « radicalisation cumulative », et que le système hitlérien ne peut en aucun cas se stabiliser.
Ce « pouvoir charismatique » de Hitler explique aussi que beaucoup d’Allemands soient spontanément allés au devant du Führer. Ainsi, en 1933, les organisations d’étudiants organisent d’elles-mêmes les autodafés de livres , tandis que les partis et les syndicats se rallient au chancelier et se sabordent d’eux-mêmes après avoir exclu les Juifs et les opposants au nazisme. L’Allemagne se donne largement au Führer dans lequel elle reconnaît ses rêves et ses ambitions, plus que ce dernier ne s’empare d’elle.
Selon Kershaw, le Führer est donc l’homme qui rend possible les plans caressés de longue date à la « base » : sans qu’il ait nullement besoin de donner d’ordres précis, sa simple présence au pouvoir autorise par exemple les nombreux antisémites d’Allemagne à déclencher boycotts et pogroms, ou les médecins d’extrême-droite tels Josef Mengele à pratiquer les atroces expériences pseudo-médicales et les opérations d’euthanasie massive dont l’idée préexistait à 1933.
Ce qui explique aussi, toujours selon Ian Kershaw et la plupart des fonctionnalistes, la tendance du régime hitlérien à l’« autodestruction » (Selbstzerstörung). Le IIIe Reich, retour à l’« anarchie féodale » (Kershaw), se décompose en effet en une multitude chaotique de fiefs rivaux. Hitler ne peut ni ne veut y mettre aucun ordre, car stabiliser le régime selon des règles formelles et fixes rendrait la référence perpétuelle au Führer moins importante. C’est ainsi qu’en 1943, alors que l’existence du Reich est en danger après la bataille de Stalingrad, tous les appareils dirigeants du IIIe Reich se disputent pendant des mois pour savoir s’il faut interdire les courses de chevaux - sans trancher...
Le régime substitue donc aux institutions rationnelles modernes le lien féodal d’allégeance personnelle, d’homme à homme, avec le Führer. Or, aucun dirigeant nazi ne dispose du charisme d’Hitler. Le culte de ce dernier existe dès les origines du nazisme et est consubstantiel au mouvement puis au régime. Chacun ne tire sa légitimité que de son degré de proximité avec le Führer. De ce fait, en l’absence de tout successeur (« En toute modestie, je suis irremplaçable », propos d’Hitler à ses généraux rapporté par Hannah Arendt), la dictature de Hitler n’a aucun avenir et ne peut lui survivre (Kershaw). La mort du IIIe Reich et celle de son dictateur se sont d’ailleurs pratiquement confondues.
Par ailleurs, beaucoup d’Allemands reprennent au profit de Hitler la distinction ancestrale entre le bon monarque et ses mauvais serviteurs. Alors que les "bonzes" - les privilégiés du Parti-Etat - sont souvent méprisés et haïs pour leurs abus et leur fréquente corruption, on considère spontanément Hitler comme exempt de ces tares, et comme un recours contre eux. Beaucoup d’Allemands ont spontanément cru que le Führer était laissé dans l’ignorance des « excès » de ses hommes ou de son régime.
Le 2 janvier 1939, il est élu Homme de l’année 1938 par le Time Magazine.
Assimilant complètement son destin personnel au destin de l’Allemagne, et identifiant le cours biologique de sa vie avec la destinée du Reich, Hitler est obsédé par la possibilité de son vieillissement prématuré, et il veut donc pouvoir déclencher sa guerre avant de fêter ses 50 ans. Le regard porté par le dictateur sur lui-même a donc un rôle direct dans l’accélération des événements par lesquels il conduit l’Europe à la Seconde Guerre mondiale.
Le 16 mars 1935, Hitler annonce le rétablissement du service militaire obligatoire et décide de porter les effectifs de la Wehrmacht de 100 000 à 500 000 hommes, par la création de 36 divisions supplémentaires. Il s’agit de la première violation flagrante du Traité de Versailles.
En juin de la même année, Londres et Berlin signent un accord naval, qui autorise le Reich à devenir une puissance maritime. Hitler lance alors un programme de réarmement massif, créant notamment des forces navales (Kriegsmarine) et aériennes (Luftwaffe).
Voilà ce que dira Hitler dans son interview dans Paris-Midi, calibré pour le public français :
« ...Vous vous dites : "Hitler nous fait des déclarations pacifiques, mais est-il de bonne foi ? Est-il sincère ?" N’est-ce pas un point de vue puéril que le vôtre ? Est-ce qu’au lieu de vous livrer à des devinettes psychologiques, vous ne feriez pas mieux de raisonner en usant de cette fameuse logique à laquelle les Français se déclarent si attachés ? N’est-il pas évidemment à l’avantage de nos deux pays d’entretenir de bons rapports ? Ne serait-il pas ruineux pour eux de s’entre-choquer sur de nouveaux champs de bataille ? N’est-il pas logique que je veuille ce qui est le plus avantageux à mon pays, et, ce qui est le plus avantageux, n’est-ce pas évidemment la paix ? ...C’est bien étrange que vous jugiez encore possible une agression allemande ! Est-ce que vous ne lisez pas notre presse ? Est-ce que vous ne voyez pas qu’elle s’abstient systématiquement de toute attaque contre la France, qu’elle ne parle de la France qu’avec sympathie ? ...Jamais un dirigeant allemand ne vous a fait de telles ouvertures si répétées. Et ces offres émanent de qui donc ? D’un charlatan pacifiste qui s’est fait une spécialité des relations internationales ? Non pas, mais du plus grand nationaliste que l’Allemagne ait jamais eu à sa tête ! Moi, je vous apporte ce que nul autre n’aurait jamais pu vous apporter : une entente qui sera approuvée par 90 % de la nation allemande, les 90 % qui me suivent ! Je vous prie de prendre garde à ceci : Il y a dans la vie des peuples des occasions décisives. Aujourd’hui la France peut, si elle le veut, mettre fin à tout jamais à ce "péril allemand" que vos enfants de génération en génération, apprennent à redouter. Vous pouvez lever l’hypothèque redoutable qui pèse sur l’histoire de France. La chance vous est donnée à vous. Si vous ne la saisissez point, songez à votre responsabilité vis-à-vis de vos enfants ! Vous avez devant vous une Allemagne dont les neuf dixièmes font pleine confiance à leur chef, et ce chef vous dit : "Soyons amis !". »
Les réactions à cette interview sont toutes convergentes à travers l’Europe, de Londres à Rome en passant par Berlin. Tous les commentateurs saluent les paroles de paix d’Hitler et chacun y voit le début d’un rapprochement à quatre. Toutefois, du fait que cette interview intervienne après la ratification du pacte franco-soviétique, certains commentateurs allemands auront des paroles dures à l’égard d’Édouard Herriot, d’Albert Sarraut et Flandrin, leur reprochant d’avoir signé avec les soviétiques.
Dès le 7 mars 1936, Hitler revient sur ses paroles de paix en remilitarisant la Rhénanie, violant une nouvelle fois une clause du traité de Versailles ainsi que les Accords de Locarno. C’est un coup de bluff : Hitler a donné comme consignes à ses troupes de se retirer en cas de riposte de l’armée française. Cependant, bien que l’armée allemande, à ce moment-là soit bien plus faible que ses adversaires, ni les Français, ni les Anglais ne jugent utile de s’opposer à la remilitarisation. Le succès est éclatant pour Hitler.
Pour de nombreux sympathisants du Fascisme, il incarne l’« ordre nouveau » qui remplacera les sociétés bourgeoises et démocratiques « décadentes ». Certains intellectuels font ainsi le pèlerinage du congrès de Nuremberg, comme le futur collaborationniste Robert Brasillach. Le journaliste Fernand de Brinon, premier Français à interviewer le nouveau chancelier en 1933, sera un militant proche du nazisme, et le représentant du régime de Vichy en zone nord dans Paris occupé.
Chez les conservateurs de toute l’Europe, beaucoup s’obstinent des années à ne voir en Hitler que le rempart contre le bolchevisme ou le restaurateur de l’ordre et de l’économie en Allemagne. La spécificité et la nouveauté radicales de sa pensée et de son régime ne sont pas perçues ; on ne voit en lui qu’un nationaliste allemand classique, guère plus qu’un nouveau Bismarck. On veut souvent croire aussi que l’auteur de Mein Kampf s’est assagi avec l’exercice des responsabilités. Au printemps 1936, Hitler reçoit spectaculairement à sa résidence secondaire de Berchtesgaden le vieil homme d’État britannique David Lloyd George, un des vainqueurs de 1918, qui ne tarit pas d’éloges sur le Führer et les succès de son régime. En 1937, il reçoit de même la visite du duc de Windsor (l’ex-roi d’Angleterre Édouard VIII).
À l’été 1936, Hitler inaugure les jeux Olympiques de Berlin. C’est l’occasion d’un étalage à peine voilé de propagande nazie, ainsi que de réceptions grandioses destinées à séduire les représentants des establishments étrangers présents sur place, notamment britannique. Le Grec Spyrídon Loúis, vainqueur du marathon aux premiers jeux de 1896, lui remet un rameau d’olivier venu du bois d’Olympie. La France a renoncé à boycotter les jeux, et ses sportifs font polémique en défilant devant Hitler le bras tendu (le salut olympique ressemblant au salut nazi). Par contre, la délégation américaine s’est refusée à tout geste ambigu lors de son passage devant le dictateur. Hitler quitte la tribune officielle pour éviter d’avoir à serrer la main du champion noir américain Jesse Owens, dont les succès aux épreuves d’athlétisme ridiculisent sous ses yeux ses doctrines sur la « supériorité » raciale des Aryens.
En juillet 1936, Hitler apporte son soutien aux insurgés nationalistes du général Franco lors de la guerre d’Espagne. Il fait parvenir des avions de transports pour permettre aux troupes coloniales du Maroc espagnol de franchir le détroit de Gibraltar lors des premiers jours cruciaux de l’insurrection. Tout comme Mussolini, il envoie ensuite du matériel militaire ainsi qu’un corps expéditionnaire, la Légion Condor, qui permettra de tester les nouvelles techniques guerrières, notamment les bombardements aériens terroristes sur les populations civiles, lors de la destruction de Guernica en 1937.
L’Allemagne nazie et l’Italie fasciste (initialement hostiles à cause d’un sujet comme l’Anschluss) se rapprochent et concluent une alliance, une relation décrite par Benito Mussolini comme l’Axe Rome-Berlin, lors de la signature du traité d’amitié d’octobre 1936. Ce rapprochement a été accéléré par le départ de l’Italie de la Société des Nations, suite à son agression contre l’Éthiopie.
En novembre 1936, l’Allemagne et le Japon signent le Pacte anti-Komintern, traité d’assistance mutuelle contre l’URSS, auquel se joint l’Italie en 1937. Cette même année Hitler rencontre à Nuremberg le prince Yasuhito Chichibu, frère cadet de l’empereur Hirohito, afin de raffermir les liens entre les deux états. En septembre 1940, la signature du Pacte tripartite entre le Troisième Reich, l’Italie et l’Empire du Japon, formalise la coopération entre les puissances de l’Axe pour établir un « nouvel ordre ». Ce pacte obligera Hitler à déclarer la guerre aux États-Unis après l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, sans bénéfice aucun pour l’Allemagne, puisque sous-estimant un pays qu’il ne connaît pas, il fait entrer en lice contre le Reich l’immense potentiel économique de l’Amérique, hors d’atteinte.
En mai 1939, l’Allemagne et l’Italie signent un traité d’alliance militaire inconditionnel, le Pacte d’Acier : l’Italie s’engage à aider l’Allemagne même si celle-ci n’est pas l’agressée.
Afin de réaliser l’Anschluss, rattachement de l’Autriche au Troisième Reich interdit par le traité de Versailles, Hitler s’appuie sur l’organisation nazie locale. Celle-ci tente de déstabiliser le pouvoir autrichien, notamment par des actes terroristes. Un coup d’État échoue en juin 1934, malgré l’assassinat du chancelier Engelbert Dollfuss. L’Italie a avancé ses troupes dans les Alpes pour contrer les velléités expansionnistes allemandes, et les nazis autrichiens sont sévèrement réprimés par un régime autrichien de type fasciste.
Début 1938, l’Allemagne est davantage en position de force et est alliée avec l’Italie. Hitler exerce alors des pressions sur le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg, le sommant, lors d’une entrevue à Berchtesgaden en février, de faire entrer des nazis dans son gouvernement, dont Arthur Seyss-Inquart au ministère de l’Intérieur. Devant la menace croissante des nazis, Schuschnigg annonce en mars l’organisation d’un référendum pour confirmer l’indépendance de l’Autriche. Hitler lance alors un ultimatum exigeant la remise complète du pouvoir aux nazis autrichiens. Le 12 mars, Seyss-Inquart est nommé chancelier, et la Wehrmacht entre en Autriche. Hitler franchit lui-même la frontière par sa ville natale de Braunau am Inn, puis arrive à Vienne où il est triomphalement acclamé par une foule en délire. Le lendemain, il proclame le rattachement officiel de l’Autriche au Reich, ce qui est approuvé par référendum (99 % de oui) en avril 1938. Le Grossdeutschland (« Grande Allemagne ») était ainsi créé, avec la réunion des deux États à population germanophone. Rares sont alors les Autrichiens à s’opposer à la fin de l’indépendance, à l’image de l’archiduc Otto de Habsbourg, exilé.
En Autriche annexée, la terreur s’abat aussitôt sur les Juifs et sur les ennemis du régime. Un camp de concentration est ouvert à Mauthausen près de Linz, qui acquiert vite la réputation méritée d’être l’un des plus terribles du système nazi. Le pays natal de Hitler, qui se targuera après la guerre d’avoir été la « première victime du nazisme » et refusera longtemps toute indemnisation des victimes du régime, s’est en fait surtout distingué par sa forte contribution aux crimes du IIIe Reich. L’historien britannique Paul Johnson (Une histoire des Juifs, Robert Laffont, 1986) souligne que les Autrichiens sont surreprésentés dans les instances supérieures du régime (outre Hitler lui-même, on peut citer Adolf Eichmann, Ernst Kaltenbrunner, Arthur Seyss-Inquart ou Hans Rautter, chef de la Gestapo aux Pays-Bas occupés) et qu’ils ont en proportion beaucoup plus participé à la Shoah que les Allemands. Un tiers des tueurs des Einsatzgruppen étaient ainsi autrichiens, tout comme quatre des six commandants des principaux camps d'extermination et près de 40 % des gardes des camps. Sur 5 090 criminels de guerre recensés par la Yougoslavie en 1945, on comptera 2 499 Autrichiens.
Bien qu’alliée à la France (et à l’Union soviétique), la Tchécoslovaquie ne peut compter sur son soutien. Paris veut absolument éviter le conflit militaire, incitée en cela par le refus britannique de participer à une éventuelle intervention. Le souvenir de la Grande Guerre influence également cette attitude : si les Allemands ont développé le désir de revanche, les Français entretiennent quant à eux une ambiance générale résolument pacifiste.
Le 29 septembre 1938, réunis dans la capitale bavaroise, Adolf Hitler, le président du Conseil français Édouard Daladier, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et le Duce italien Benito Mussolini, signent les Accords de Munich. La France et le Royaume-Uni acceptent que l’Allemagne annexe les Sudètes, pour éviter la guerre. En échange, Hitler, manipulateur, assure que les revendications territoriales du Troisième Reich cesseront. Le lendemain, la Tchécoslovaquie, qui avait commencé à mobiliser ses troupes, est obligée de s’incliner. Parallèlement, le IIIe Reich autorise la Pologne et la Hongrie à s’emparer respectivement de la ville de Teschen et du sud de la Slovaquie.
Maître-d’oeuvre de la politique d’« apaisement » avec le Reich, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain a alors ce mot fameux: "Hitler est un gentleman". Mais alors que les opinions publiques française et britannique sont enthousiastes, Winston Churchill commente : « Entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur. Et vous allez avoir la guerre. » De fait, Hitler rompt sa promesse à peine quelques mois plus tard.
En mars 1939, la Slovaquie, encouragée par Berlin, proclame son indépendance ; son leader, Jozef Tiso place son pays sous l’orbite allemande. Hitler, lors d’une entrevue à Berlin avec le président tchécoslovaque Emil Hácha (remplaçant le président démissionnaire Edvard Beneš), menace de bombarder Prague si la Bohême et la Moravie ne sont pas incorporées au Reich. Le 15 mars, Hácha cède, et l’armée allemande entre à Prague sans combat le lendemain. La Bohême et la Moravie deviennent un Protectorat du Reich, dirigé par Konstantin von Neurath à partir de novembre 1939, puis de 1941 à son exécution par la résistance tchèque en mai 1942, par le haut chef SS Reinhard Heydrich, surnommé « le boucher de Prague ».
En mettant la main sur la Bohême-Moravie, le Reich s’empare par la même occasion d’une importante industrie sidérurgique et notamment des usines Škoda, qui permettent de construire des chars d’assaut.
Au printemps 1939, Hitler revendique l’annexion de la Ville libre de Dantzig. En mars, l’Allemagne a déjà annexé la ville de Memel, possession de la Lituanie. Ensuite, Hitler revendique directement le Corridor de Dantzig, territoire polonais perdu par l’Allemagne avec le traité de Versailles en 1919. Cette région donne à la Pologne un accès à la Mer Baltique et sépare la Prusse orientale du reste du Reich.
Le 23 août 1939, Ribbentrop et Molotov, ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne et l’Union soviétique signent un pacte de non-agression. Ce pacte est un nouveau revers pour la diplomatie française. En mai 1935, le gouvernement de Pierre Laval avait signé avec l’URSS un traité d’assistance mutuelle, ce qui eut pour conséquence de refroidir les relations de la France avec la Pologne, mais aussi avec les Tories au pouvoir à Londres. Avec le pacte de non-agression germano-soviétique, la France ne peut plus compter sur l’URSS pour menacer une Allemagne expansionniste. En outre, la Pologne est prise en tenaille. L’Allemagne et l’URSS ont convenu d’un partage de leurs zones d’influence : Pologne occidentale pour la première, Pologne orientale (Polésie, Volhynie, Galicie orientale) et Pays baltes pour la seconde.
Le 30 août 1939, Hitler lance un ultimatum pour la restitution du Corridor de Dantzig. La Pologne refuse. Cette fois-ci, la France et le Royaume-Uni sont décidés à soutenir le pays agressé. C’est le début de la Seconde Guerre mondiale.
Cependant, Hitler échoue en ce qui concerne l’Espagne franquiste. Comptant sur la reconnaissance du Caudillo qui a gagné la guerre civile espagnole en grande partie grâce à son soutien, il le rencontre à Hendaye le 23 octobre 1940. Hitler espère notamment pouvoir obtenir l’autorisation de Franco pour conquérir Gibraltar et couper les voies de communications anglaises en Méditerranée. Les contreparties exigées par Franco (notamment des compensations territoriales en Afrique du Nord française), dont le pays est par ailleurs ruiné, sont irréalisables pour Hitler, qui souhaite ménager quelque peu le Régime de Vichy pour l’amener sur la voie de la collaboration. Celle-ci sera d’ailleurs officialisée le lendemain par Pétain lors de son entrevue avec le Führer à Montoire.
En novembre 1941, le Grand Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini, rencontre Adolf Hitler et Heinrich Himmler, souhaitant les amener à soutenir la cause nationaliste arabe. Il obtient d’Hitler la promesse « qu’une fois que la guerre contre la Russie et l’Angleterre sera gagnée, l’Allemagne pourra se concentrer sur l’objectif de détruire l’élément juif demeurant dans la sphère arabe sous la protection britannique». Amin al-Husseini relaie la propagande nazie en Palestine et dans le Monde arabe et participe au recrutement de combattants musulmans, concrétisé par la création des divisions de Waffen-SS Handschar, Kama et Skanderberg, majoritairement formées de musulmans des Balkans.
Ce soutien des nazis au Grand Mufti de Jérusalem est contradictoire avec la politique antisémite dans les années 1930, qui a pour conséquence l’émigration d’une grande partie des juifs allemands vers la Palestine. Quant au Grand Mufti, sa stratégie est guidée par le principe selon lequel l’ennemi de ses ennemis (en l’occurrence les Anglais et les Juifs) doit être son allié. Du point de vue hitlérien, il s’agit essentiellement d’ébranler les positions de l’empire britannique au Moyen-Orient devant l’avancée de l’Afrikakorps et de permettre le recrutement d’auxiliaires, notamment pour lutter contre les partisans, alors que l’hémorragie de l’armée allemande devient problématique.
Le dimanche 23 juin, il visite une deuxième fois la capitale française, toujours de façon brève et discrète (trois véhicules) en compagnie d’Arno Breker et Albert Speer, essentiellement pour s’inspirer de son urbanisme (il avait donné l’ordre d’épargner la ville lors des opérations militaires). Dès 6 heures du matin, en provenance de l’aérodrome du Bourget, il descend la Rue La Fayette, entre à l’Opéra, qu’il visite minutieusement. Il prend le boulevard de la Madeleine et la rue Royale, arrive à la Concorde, puis à l’arc de triomphe. Le cortège descend l’Avenue Foch, puis rejoint le Trocadéro. Hitler pose pour les photographes sur l’esplanade du Trocadéro, dos tourné à la Tour Eiffel. Ils se dirigent ensuite vers l’École militaire, puis vers les Invalides et il médite longuement devant le tombeau de Napoléon Ier. Ensuite, il remonte vers le Jardin du Luxembourg qu’il visite, mais ne souhaite pas visiter le Panthéon. Pour finir, il descend le boulevard Saint-Michel à pied, ses deux gardes du corps à distance. Place Saint-Michel, il remonte en voiture. Ils arrivent alors sur l’île de la Cité, où il admire la Sainte Chapelle et Notre-Dame, puis la rive droite (le Châtelet, l’hôtel de ville, la Place des Vosges, les Halles, le Louvre, la Place Vendôme). Ils remontent ensuite vers l’Opéra, Pigalle, le Sacré-coeur, avant de repartir à 8h15. Un survol de la ville complète sa visite. Il ne reviendra plus jamais à Paris,.
Son mépris total du droit international lui a facilité la tâche, tout comme son absence complète de scrupules, ainsi que la passivité frileuse ou la naïveté de nombre de ses victimes. Ainsi, six de ces pays (Danemark, Norvège, Pays-Bas, Luxembourg, Belgique, Yougoslavie) sont des États Neutres, attaqués par surprise, sans même la formalité d’une déclaration de guerre. Hitler a souvent exprimé à ses proches collaborateurs son sentiment selon lequel les traités diplomatiques ou de non-agression qu’il signait au nom de l’Allemagne n’était, pour lui, que des papiers sans réelle valeur, uniquement destinés à endormir la méfiance adverse. Au Procès de Nuremberg, le IIIe Reich se verra reprocher la violation de pas moins de 34 traités internationaux.
De même, Hitler n’hésite pas à recourir à des méthodes de Terreur pour faire plier l’ennemi. Il ordonne ainsi la destruction par les airs du centre de Rotterdam le 14 mai 1940, ou le terrible bombardement de Belgrade (6-9 Avril 1941), en représailles à un putsch anti-hitlérien d’officiers serbes hostiles à l’adhésion à l’Axe. La Wehrmacht s’illustre aussi dans son avancée par un certain nombre de crimes de guerre, ainsi le massacre de 1500 à 3000 soldats noirs des troupes coloniales en France, premières victimes dans l’Hexagone du racisme hitlérien.
Autodidacte en matière de culture militaire, Hitler juge que les généraux de la vieille école dominant la Wehrmacht, souvent issus de l’aristocratie prussienne (généralement méprisée par les nazis qui se considèrent révolutionnaires), sont dépassés par les conceptions de la guerre moderne (Blitzkrieg, guerre psychologique) et sont d’un tempérament trop prudent. Les succès militaires sont avant tout ceux de jeunes généraux talentueux tels que Heinz Guderian ou Erwin Rommel, qui savent faire preuve d’audace, d’initiatives et ont une conception de la guerre plus novatrice que leurs adversaires. Toutefois, Hitler lui-même démontre une certaine habileté et audace stratégique. Il est ainsi persuadé que la France ne bougera pas pendant que la Pologne sera envahie, évitant à l’Allemagne de combattre sur deux fronts, ce qui est effectivement le scénario de la Drôle de guerre. Il est également en grande partie à l’origine du plan dit « von Manstein », qui permet, en envahissant la Belgique et la Hollande, de piéger les forces franco-britanniques projetées trop en avant et de les prendre à revers par une percée dans les Ardennes dégarnies, pour isoler le meilleur des troupes adverses acculées à Dunkerque en mai-juin 1940. Cependant, Hitler ordonne à ses troupes de marquer un arrêt devant le port d’où rembarquent les troupes anglaises, ordre qualifié plus tard de « miracle de Dunkerque ».
L’invasion de la France en juin 1940 est un véritable triomphe pour Hitler qui est acclamé par une foule massive à son retour à Berlin. Avant l’invasion de la Russie un an plus tard, l’Allemagne hitlérienne domine l’Europe, occupant la Bohême-Moravie, la Pologne, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la France, la Yougoslavie et la Grèce. Avec ses succès militaires et la disparition de l’influence française en Europe centrale, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie (dont les champs de pétrole sont une obsession continuelle pour Hitler durant la guerre) et la Bulgarie, en adhérant au Pacte tripartite au cours de l’année 1940, tombent dans l’orbite de l’Allemagne, mettant à sa disposition des bases pour de futures actions.
Entre Juin 1940 et Juin 1941, le seul adversaire de l’Allemagne nazie est le Royaume-Uni appuyé par le Commonwealth. Hitler, plutôt enclin à des relations cordiales avec les Anglais, considérés racialement comme proches des Germaniques, espère que le gouvernement britannique finira par négocier la paix et qu’il acceptera de se contenter de son empire colonial sans plus intervenir sur le continent. Hitler compte sur l’action de la Luftwaffe, puis les attaques des sous-marins contre les convois de marchandises (bataille de l’Atlantique), pour faire plier le Royaume-Uni.
Mais sur ce point, la détermination de Winston Churchill, arrivé au pouvoir le 10 mai 1940, contraste avec les atermoiements de ses prédécesseurs. Refusant toute paix de compromis, galvanisant la population britannique, il contrarie les plans du Führer. Dès le 15 septembre 1940, la bataille d'Angleterre est virtuellement perdue, l’héroïsme des pilotes de la Royal Air Force ayant fait échec aux rodomontades de Göring, maître de la Luftwaffe, dont la semi-disgrâce auprès du Führer commence.
Furieux, Hitler ajourne dès le 12 septembre l’opération Seelöwe - son plan de débarquement en Angleterre, au demeurant improvisé trop tardivement à l’été 1940, et irréalisable tant que le Royaume-Uni a encore sa flotte navale et aérienne. Il déchaîne alors les bombardements terroristes sur les populations civiles britanniques : le Blitz s’abat chaque jour sur les cités anglaises, en particulier sur Coventry, rasée par l’aviation allemande le 26 novembre 1940, ou sur la vieille City de Londres, incendiée notamment dans les nuits de décembre 1940 et du 10-11 mai 1941. Mais la détermination populaire britannique reste intacte. En 1942, en représailles aux premiers grands raids britanniques sur les cités allemandes, Hitler ordonnera encore de détruire une à une les villes d’art britanniques par les airs (les « raids Bädecker », du nom d’un guide touristique célèbre), de même qu’il déchaînera en 1944 les V1 et les V2 sur l’Angleterre. Sans plus de succès.
Par ailleurs, la guerre sous-marine à outrance rapproche le Royaume-Uni des États-Unis, soucieux de la liberté de commerce et de navigation. Hitler commence à considérer que la guerre avec l’Amérique, foyer du capitalisme juif à ses yeux, devient inéluctable.
Au lancement de l’opération Barbarossa contre l’Union soviétique en juin 1941, Hitler, considérant que l’Armée rouge s’écroulera rapidement, envisage d’atteindre avant la fin de l’année une ligne Arkhangelsk-Astrakhan. Il divise son armée en trois groupes : le Groupe d’armée Nord (GAN) ayant pour objectif Leningrad, le Groupe d’armée Centre (GAC) ayant pour objectif Moscou, et le Groupe d’armée Sud (GAS) ayant pour objectif l’Ukraine. À ce dispositif s’ajoutent les alliés finlandais au Nord, hongrois, roumains et italiens au Sud, ces derniers étant considérés comme peu fiables par Hitler et son état-major. En août 1941, Hitler donne la priorité à la conquête de l’Ukraine, objectif économique avec ses terres céréalières et ses mines, par le GAS. Ce faisant, il oblige le GAC à stopper, alors qu’il était parvenu à 300 kilomètres de Moscou et qu’il avait déjà parcouru plus du double en un mois. L’offensive sur ce secteur reprend en octobre, mais ce contretemps fait intervenir un adversaire redoutable : l’hiver russe. Hitler a négligé ce facteur autant qu’il a sous-estimé, du fait de sa haine des Slaves et du communisme, la qualité des troupes soviétiques. L’arrivée de troupes fraîches de Sibérie leur permet de dégager Moscou et de faire reculer des Allemands mal préparés aux dures conditions climatiques. La Wehrmacht a alors perdu 700 000 hommes (tués, blessés, prisonniers), soit un quart de son effectif sur ce front.
En décembre 1941, après l’échec des Allemands devant Moscou, Hitler prend directement le commandement de la Wehrmacht sur le front russe, évinçant le général von Brauchitsch. Pendant l’offensive d’été en Russie du Sud en 1942, il répète l’erreur de l’année précédente en divisant un groupe d’armée en deux, le rendant ainsi plus vulnérable. Le groupe A se dirige vers le Caucase et ses champs de Pétrole, le groupe B se dirige vers Stalingrad.
Jusqu’à la débâcle de 1945, Hitler ordonne continuellement à ses troupes, sur quelque front que ce soit, de ne pas reculer, en dépit des rapports de force largement en faveur des Soviétiques ou des Alliés, ou des conditions du terrain, qu’il ne constate jamais sur place. Cette attitude est particulièrement flagrante lors de la bataille de Stalingrad, quand il refuse à l’armée encerclée de Friedrich Paulus la permission d’opérer une retraite. De nouveau, il refuse d’évacuer l’Afrique du Nord, prise en tenaille par les Américains et les Anglais, malgré les conseils de Erwin Rommel lors de la Campagne de Tunisie en février-mai 1943. Ces deux refus de retraite coûtent à chaque fois environ 250 000 tués ou prisonniers à l’armée allemande.
Lors de la bataille de Normandie, Hitler retarde l’envoi de Panzerdivisionen pour rejeter les forces alliées, pensant que l’opération Overlord est une diversion et que le vrai débarquement doit avoir lieu dans le Pas-de-Calais, ce qui était d’ailleurs l’objectif de l’Opération Fortitude, intoxication des services secrets alliés. En août 1944, il ordonne au général von Kluge d’effectuer une contre-attaque à Mortain pour sectionner la percée des troupes américaines à Avranches. Cependant, les troupes allemandes engagées dans cette opération ne peuvent avancer jusqu’à leurs objectifs en raison des bombardements alliés massifs, et elles sont prises dans une nasse refermée par George Patton et Montgomery, dans la Poche de Falaise où 50 000 Allemands sont fait prisonniers. Paris est libérée quelques jours plus tard, intacte, bien que le Führer eut ordonné sa destruction. Le général Dietrich von Choltitz, commandant les troupes allemandes dans la capitale française, a refusé d’obéir à cet ordre. La capitale de la Pologne n’a pas la même chance, car après l’insurrection de Varsovie, en août-septembre 1944, la ville, déjà détruite à 50 % par les combats, est rasée ensuite à 90 % sur ordre personnel d’Hitler ; les civils sont déportés et on relève près de 200 000 morts.
Ses victoires de 1939-1941 ont renforcé la croyance de la population dans son infaillibilité, et rendu impossible la tâche de ceux qui voudraient le renverser. Même de futurs résistants comme les martyrs de La Rose blanche à Munich ou comme le comte de Stauffenberg, héros de l’attentat du 20 juillet 1944, ont été initialement séduits par la personne du Führer et par ses succès. Cependant, si le soutien au moins passif des masses reste pratiquement acquis jusqu’à la fin, depuis la crise des Sudètes en 1938, des individus ou des groupes isolés ont compris que seule la mort de Hitler peut encore permettre d’éviter un désastre total à l’Allemagne.
Article détaillé : .
Hitler a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. Le 8 Novembre 1939, lors de la commémoration annuelle de son putsch manqué à la brasserie Bürgerbräukeller, Hitler échappe à un attentat orchestré par Johann Georg Elser. La bombe explose 20 minutes après le départ d’Hitler qui avait dû écourter son discours à cause des mauvaises conditions climatiques l’obligeant à prendre le train plutôt que l’avion. Au fur et à mesure que l’issue de la guerre se précisait dans le sens d’une défaite, plusieurs gradés militaires ont comploté avec des civils pour éliminer Hitler. Bien que les Alliés aient exprimé le choix d’une reddition sans conditions lors de la Conférence d'Anfa, en janvier 1943, les conjurés espèrent renverser le régime afin de négocier un règlement politique du conflit. Parmi eux, l’amiral Wilhelm Canaris, chef de l’Abwehr (services secrets), Carl Friedrich Goerdeler, l’ancien maire de Leipzig, ou encore le général Ludwig Beck. Ce dernier, après la défaite de Stalingrad, met en marche le complot sous le nom d’opération Flash, mais la bombe placée le 13 mars 1943 dans l’avion de Hitler, en visite sur le front de l’Est, n’explose pas.
Le 20 juillet 1944, à la Wolfsschanze, Hitler est blessé dans un attentat lors d’une tentative de Coup d'État d’officiers organisée par Claus Schenk von Stauffenberg, qui est durement réprimée. Compromis, les maréchaux Erwin Rommel et Günther von Kluge sont contraints au Suicide, tandis que l’amiral Canaris est envoyé dans un camp de concentration où il sera assassiné par pendaison à l’approche des Alliés.
En tout, plus de 5000 personnes sont arrêtées et assassinées au cours de la répression. En vertu du principe totalitaire de la responsabilité collective, et se référant aux antiques coutumes de vengeance des peuplades germaniques (Sippenhaft), Hitler fait envoyer les familles des conjurés dans des camps de concentration. Les conjurés, maltraités et ridiculisés, sont traînés devant le Tribunal du Peuple de Roland Freisler, qui les abreuve d’injures et d’humiliations au cours de parodies de justice n’essayant même pas de respecter les apparences élémentaires du droit, avant de les envoyer à la mort. Beaucoup périssent pendus à des crocs de boucher à la prison berlinoise de Plotzensee. Hitler fit filmer les exécutions pour pouvoir les visionner avec ses fidèles dans sa salle privée, bien qu’il semble que les films ne furent finalement jamais projetés.
Les ordres de Hitler à ses troupes deviennent de plus en plus irréalistes compte tenu de l’écrasante supériorité de l’Armée rouge et des Alliés. Les réunions entre Hitler et son chef d’état-major (depuis juillet 1944) Heinz Guderian sont de plus en plus houleuses et ce dernier finit par être renvoyé le 28 mars 1945.
Devant ses proches, Hitler déclare que les « armes miracles » vont renverser la situation (dont les V1 et V2, les premiers missiles, assemblés notamment dans le tunnel mortifère du camp de concentration de Dora-Mittelbau, ou encore les premiers chasseurs à réaction Messerschmitt Me 262), ou encore que de même que son héros Frédéric II de Prusse avait jadis été sauvé par un retournement d’alliance in extremis, de même les Alliés arrêteront de combattre le IIIe Reich pour s’attaquer à l’Union soviétique.
En fait, depuis la conférence de Casablanca en janvier 1943, les Alliés sont sans ambiguïté sur l’exigence d’une capitulation sans condition et sur la Dénazification de l’Allemagne et le châtiment des criminels de guerre. Quant aux "armes nouvelles", elles auraient été tout à fait insuffisantes, et Hitler a lui-même gâché ses dernières chances, en affichant longtemps son mépris pour les "sciences juives" dont la Physique nucléaire (une des causes du retard pris aux recherches sur la bombe atomique), ou encore en exigeant, contre l’avis de tous les experts, de construire les avions à réaction non pas comme chasseurs, ce qui aurait pu faire basculer la guerre aérienne, mais comme bombardiers - pour pouvoir reprendre la destruction des villes anglaises.
Dans les derniers mois du conflit, Hitler, dont la santé décline rapidement, n’apparaît plus en public et reste la plupart du temps à Berlin. C’est Joseph Goebbels, le chef de la Propagande, par ailleurs commissaire à la défense de Berlin et responsable de la Volksturm, qui se charge d’exhorter les troupes et les foules. Le lien entre les Allemands et le Führer se distend. Hitler n’a jamais visité une ville bombardée ni un hôpital civil, il n’a jamais vu aucun des réfugiés qui fuient l’avancée de l’Armée rouge par millions à partir de janvier 1945, il ne se rend plus de longue date au chevet de soldats blessés, et a cessé depuis fin 1941 de prendre ses repas avec ses officiers ou ses soldats. Sa glissée hors du réel s’accentue.
Convaincu que le peuple allemand ne mérite pas de lui survivre puisqu’il ne s’est pas montré le plus fort, Hitler ordonne le 19 mars 1945 une terre brûlée d’une ampleur inégalée, incluant la destruction des industries, des installations militaires, des magasins et des moyens de transport et de communications, mais aussi des stations thermiques et électriques, des stations d’épuration, et de tout ce qui est indispensable à la survie élémentaire de ses concitoyens. Cet ordre ne sera pas respecté. Albert Speer, ministre de l’armement et architecte du Reich, a prétendu devant le tribunal de Nuremberg qu’il avait pris les mesures nécessaires pour que les directives de Hitler ne soient pas accomplies par les gauleiters.
En Avril 1945, le Reich est aux abois : le Rhin franchi par les Occidentaux le 23 mars, les villes matraquées par des bombardements quotidiens, les réfugiés fuyant en masse de l’Est, les Soviétiques approchant de Berlin et de Vienne. Dans les rues assaillies de ces deux villes, les SS pendront encore en public ceux qui parlent de cesser un combat sans espoir. Sur des cadavres de civils pendus à des lampadaires, des pancartes précisent par exemple : « Je pends ici parce que j’ai douté de mon Führer », ou « Je pends ici parce que je suis un traître ». Les dernières images d’Hitler filmées, en pleine Bataille de Berlin, le montrent décorant ses derniers défenseurs: des enfants et des pré-adolescents.
Le 30 avril 1945, alors que l’Armée rouge n’est plus qu’à quelques centaines de mètres, Adolf Hitler se Suicide en compagnie d’Eva Braun qu’il venait d’épouser, dans le Führerbunker. On suppose généralement que le poison utilisé par Eva Braun était du Cyanure de Potassium, mais l’historien Ian Kershaw soutient que le poison fourni à tous les occupants du bunker était de l’acide prussique. En ce qui concerne Hitler, on a retrouvé le corps avec son arme de service. On trouve souvent l’affirmation selon laquelle il aurait mordu la capsule juste avant ou presque en même temps qu’il se tira une balle dans la tempe, mais Kershaw affirme qu’il est impossible de tirer juste après avoir mordu un tel poison, et conclut à la mort par balle seule ; de nombreuses autres thèses circulent, impliquant parfois qu’un autre ait tiré la balle, mais elles sont classées comme fantaisistes. Dans son Testament politique, rédigé la veille de son suicide, il écarte Hermann Göring et Heinrich Himmler, qu’il accuse de Trahison. Le premier est accusé d’avoir tenté de le renverser le 25 avril, et le second d’avoir négocié en secret avec les Alliés. Pour Himmler cependant, de récentes recherches amènent à penser qu’il aurait négocié avec les Alliés sur ordre de Hitler lui-même. Il désigne l’amiral Karl Dönitz comme successeur. Son corps est incinéré par son chauffeur Erich Kempka et son aide de camp Otto Günsche, dans un cratère de bombe près du bunker.
Dans ce livre, Hitler expose ses théories racistes, impliquant une inégalité et une hiérarchie des races, et son aversion particulière pour les Slaves, les Tsiganes, et surtout les Juifs. Présentés comme des races inférieures, ils sont qualifiés d’Untermenschen (« sous-hommes »). Selon Hitler, les juifs sont une race de « parasites » ou de « vermine » dont il faut débarrasser l’Allemagne. Il les rend responsables des évènements du 9 novembre 1918 (abdication de l’empereur et proclamation de la République de Weimar, préludes à l’éphémère révolution spartakiste). Responsables, donc, selon lui, de la défaite allemande, ainsi que de ce qu’il considère la décadence culturelle, physique et sociale de la prétendue civilisation aryenne. Mein Kampf recycle la théorie du complot juif déjà développée dans les Protocoles des Sages de Sion. Hitler nourrit son Antisémitisme et ses théories raciales en se référant à des idéologies en vogue en son temps. À Vienne, durant sa jeunesse, les juifs, bien intégrés dans l’élite, sont souvent accusés de la décomposition de l’empire d’Autriche-Hongrie. La haine des juifs est exacerbée par la défaite de la Première Guerre mondiale. Quant à ses idées sur les races humaines, Hitler les tient essentiellement de Die Grundlagen des neunzehnten Jahrhunderts (« Genèse du dix-neuvième siècle », 1899) du Britannique d’expression allemande Houston Stewart Chamberlain, dont les thèses reprenaient elles-mêmes celles de l’Essai sur l'inégalité des races humaines (1853) du racialiste français Gobineau ; il s’inspire également du Darwinisme social de Herbert Spencer tel que le prônait la Deutsche Monistbund (« Ligue moniste allemande ») fondée par Ernst Haeckel.
Hitler reprend aussi dans Mein Kampf les vieilles doctrines pangermanistes de création d’un « espace vital » allemand (Lebensraum) en Europe de l’Est. Selon cette doctrine, les territoires habités par des Allemands doivent être unifiés. Ils doivent ensuite être élargis, car jugés trop étroits au regard des besoins matériels de leurs populations et dans une position stratégique inconfortable entre des puissances hostiles à l’ouest et à l’est. Hitler cible également deux adversaires fondamentaux : les communistes et la France, considérée comme dégénérescente (car dirigée par les Juifs et créant un Empire colonial multiethnique), et contre qui l’Allemagne doit se venger de l’humiliant Traité de Versailles.
Adolf Hitler est obsédé par l’idée de pureté d’une prétendue race aryenne, la « race supérieure » dont les Allemands sont censés être les dignes représentants, au même titre que les autres peuples nordiques (Norvégiens, Danois, Suédois). Dans le but d’asseoir scientifiquement cette notion de race aryenne, des recherches pseudo-anthropologiques sont entreprises et des cours d’université dispensés. (Himmler crée un institut scientifique, l’Ahnenerbe). En fait, les Aryens étaient un groupe de peuplades nomades vivant en Asie centrale au IIIe millénaire av. J.-C. et sans liens avec les Allemands. Toujours est-il que la notion d’« aryen » devient avec Hitler un ensemble de valeurs fantasmagoriques que les scientifiques nazis ont tenté de justifier par de prétendues données objectives. La « race aryenne » est assimilée aux canons esthétiques de l’homme germanique: grand, blond et athlétique, tel que le représente Arno Breker, le sculpteur favori d’Hitler. Parallèlement, Hitler développe un intérêt particulier pour le Paganisme nordique pré-chrétien, plus conforme à ses théories raciales qu’un Christianisme trop humaniste. La religion des dieux Wotan et Thor avait notamment été glorifiée par les opéras de Richard Wagner, dont Hitler était un fervent admirateur. Heinrich Himmler fut le fidèle hitlérien qui poussa le plus loin cette passion, et on retrouve ce symbolisme mythologique dans l’uniforme et les rituels des SS, « chevaliers noirs » du Troisième Reich.
Avec la guerre, un vaste programme d’Euthanasie des malades mentaux est lancé sous le nom de code « Action T4 », sous la responsabilité directe de la chancellerie du Reich et de Karl Brandt, médecin personnel d’Hitler. Hitler assure en 1939 l’impunité aux médecins sélectionnant les personnes envoyées à la mort, libérant ainsi des places dans les hôpitaux pour les blessés de guerre. Comme pour les juifs, les victimes sont gazées dans de fausses salles de douche. Malgré le secret entourant ces opérations, l’euthanasie est condamnée publiquement par l’évêque de Münster en août 1941. Elle cesse officiellement mais continue dans les camps de concentration. Environ 200 000 schizophrènes, épileptiques, séniles, paralytiques ont ainsi été exécutés.
De nombreux spécialistes de l’euthanasie sont ensuite réaffectés au gazage massif des Juifs : l’aktion T4 aura donc à la fois préparé et précédé chronologiquement la Shoah.
Le 15 septembre 1935, Hitler, officialisant un Antisémitisme d’État jusque là modéré, proclame les Lois de Nuremberg, comprenant les lois « pour la protection du sang et de l’honneur allemand » et « sur la citoyenneté du Reich ». Celles-ci interdisent aux juifs l’accès aux emplois de la fonction publique et aux postes dans les universités, l’enrôlement dans l’armée ou la pratique de professions libérales. Ils ne peuvent plus avoir de permis de conduire. Les juifs sont déchus de leur nationalité allemande et les mariages mixtes ou les relations sexuelles entre juifs et Allemands sont également interdits. L’objectif est la ségrégation complète entre le peuple allemand et les juifs, ce qui est valable également pour les écoles, le logement ou les transports en commun. En 1937, une « loi d’aryanisation » vise à déposséder les juifs des entreprises qu’ils possèdent. Lourdement frappés par ces mesures discriminatoires, les juifs allemands émigrent massivement : environ 400 000 départs en 1933-1939 en comptant les Autrichiens (sur environ 660 000), vers les Amériques, la Palestine ou l’Europe de l’Ouest.
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, c’est un véritable Pogrom, la Nuit de Cristal, qu’organise Joseph Goebbels à la demande d’Hitler, le prétexte étant l’assassinat à Paris d’un diplomate du Reich par un juif allemand. Les magasins juifs sont saccagés et la plupart des synagogues sont incendiées. Près de 30 000 juifs sont internés dans des camps de concentration (Dachau, Buchenwald, Sachsenhausen). À la suite de ces évènements, la communauté juive, tenue pour responsable des violences, est sommée de payer une amende d’un (1) milliard de marks. Les biens des juifs sont massivement spoliés.
À noter que parmi les Allemands entrés en résistance, très peu l’ont fait en raison de ces mesures antisémites. La population allemande, embrigadée en cela par la propagande de Goebbels ou Streicher, était convaincue de l’existence d’une « question juive ». Ce conditionnement favorisera la participation de nombre d’entre-eux à l’extermination des juifs.
Cependant, d’après les mots du procureur général américain Robert Jackson lors du Procès de Nuremberg, « la détermination à détruire les juifs a été une force qui, à chaque moment, a cimenté les éléments de la conspiration (nazie) ». De fait, les déclarations d’Adolf Hitler sur les Juifs montrent que, dès le début, il nourrissait le projet de destruction physique des Juifs et que la guerre fut pour lui l’occasion d’annoncer cette destruction, puis d’en commenter la mise en oeuvre.
Surtout, le 30 janvier 1939, dans un discours retentissant au Reichstag, Hitler a « prophétisé » qu’en cas de guerre, le résultat serait « l’anéantissement de la race juive en Europe ». À cette « prophétie » décisive, lui-même ou Goebbels feront de nombreuses allusions en privé au cours de la guerre : son accomplissement une fois la guerre commencée sera l’une des préoccupations prioritaires.
Hitler n’a toutefois nul besoin de s’investir personnellement beaucoup dans la destruction des Juifs, déléguée à Himmler, qui se contente de lui faire des rapports réguliers. Si divers documents secrets nazis planifiant l’extermination font souvent allusion à « l’ordre du Führer », aucune note manuscrite de lui sur la Shoah n’a jamais été retrouvée ni n’a sans doute jamais existé, signe que son pouvoir absolu lui a permis de déclencher l’un des plus grands crimes de l’Histoire sans même besoin d’un ordre écrit.
Les dirigeants nazis ont longtemps envisagé, parmi d’autres « solutions » comme la création de zones de relégation, d’expulser l’ensemble de la communauté juive allemande sans l’exterminer, mais aucune phase de réalisation concrète n’a été enclenchée. Des projets d’installation des juifs en Afrique (Plan Madagascar) ont notamment été envisagés. Le déclenchement de la guerre radicalise les persécutions antisémites au sein du Troisième Reich. La prolongation de la guerre contre le Royaume-Uni ne permet plus d’envisager ces déportations, de même que l’idée d’un déplacement des juifs d’Europe en Sibérie est abandonnée. L’occupation de la Pologne en septembre 1939 a placé sous contrôle allemand plus de 3 000 000 de juifs. Ceux-ci sont rapidement parqués dans des ghettos, dans les principales villes polonaises, où ils sont spoliés et affamés, et réduits à une misère inimaginable. L’attaque contre l’Union soviétique, à partir du 21 juin 1941, place sur un même plan la conquête du Lebensraum et l’éradication du « judéo-bolchévisme ». Des unités de la SS, les Einsatzgruppen, souvent secondées par des unités de la Wehrmacht, fusilleront sommairement de un et demi à près de deux millions de juifs sur le front de l’Est.
Le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee, quinze responsables du Troisième Reich, sous la présidence du chef du RSHA Reinhard Heydrich, élaborent la « solution finale au problème juif » (Endlösung der Judenfrage), soit l’extermination totale des juifs en Europe. La date précise de la décision prise par Hitler n’a jamais été cernée de façon précise (au cours de l’automne 1941 selon la recherche historique), puisqu’il n’a jamais formellement écrit un ordre. Mais ces décisions entérinées à Wannsee respectaient l’orientation générale de ses objectifs.
Himmler, Heydrich et Göring ont pris la part la plus importante dans la mise en place administrative de la Shoah au sommet de l’État. Sur le terrain, l’extermination des juifs a été souvent le fait d’initiatives locales, d’officiers de la SS. Deux proches collaborateurs d’Hitler, Hans Frank, gouverneur général de la Pologne, et Alfred Rosenberg, ministre des Territoires de l’Est, y ont également pris une part active. Lors de l’été 1942, Himmler retient le procédé d’exécution massive par les chambres à gaz testé à Auschwitz. Au total, près de 1 700 000 juifs, surtout d’Europe centrale et orientale, ont été gazés à Sobibor, Treblinka, Belzec, Chelmno et Maïdanek. Dans le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, 1 000 000 de juifs ont péri.
Les populations non germaniques sont expulsées des territoires annexés par le Troisième Reich après la défaite de Varsovie en 1939, et sont dirigées vers le Gouvernement général de la Pologne, entité totalement vassalisée et placée par Hitler sous le joug de Hans Frank, le juriste du parti nazi. Dès octobre 1939, l’Office central de sécurité du Reich (RSHA), programme la « liquidation physique de tous les éléments polonais qui ont occupé une quelconque responsabilité en Pologne (ou) qui pourront prendre la tête d’une résistance polonaise ». Sont visés les prêtres, les enseignants, les médecins, les officiers, les fonctionnaires et les commerçants importants, les grands propriétaires fonciers, les écrivains, les journalistes, et de manière générale, toute personne ayant effectué des études supérieures. Des commandos SS sont chargés de cette besogne. Ce traitement extrêmement dur aura causé la mort de près de 2 200 000 Polonais. En comptant les 3 000 000 de juifs polonais, exterminés à plus de 90 %, c’est environ 15 % de la population civile polonaise qui a disparu pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les nazis firent aussi fermer les théâtres, les journaux, les séminaires, l’enseignement secondaire, technique et supérieur. Du 1er août au 2 octobre 1944, avec l’accord de Hitler, Himmler orchestra la répression de l’insurrection de Varsovie, avec pour but la destruction totale de la capitale, foyer le plus actif de la résistance polonaise. Avec la complicité passive de l’Armée rouge qui, stoppée par les Allemands aux portes de la ville, ne parachuta aucune aide aux insurgés, les nazis détruisirent la ville à 90 %, et la vidèrent de ses derniers civils après avoir causé la mort d’environ 200 000 personnes.
Avec l’agression de l’URSS, Hitler a prémédité une guerre d’anéantissement contre les populations soviétiques, des experts réunis par Göring ayant notamment prévu que « nos projets devraient entraîner la mort d’environ 10 millions de personnes ». Le but est de piller toutes les ressources du pays, de démanteler toute l’économie, de raser les villes, et de réduire les populations à l’état d’esclavage et de famine. La répression contre les Slaves prend donc une tournure encore plus massive, bien que certaines populations, notamment les nationalistes baltes et ukrainiens aient été initialement disposées à collaborer contre le régime stalinien.
Le traitement des prisonniers soviétiques capturés par les Allemands a été particulièrement inhumain : 3 700 000 d’entre eux sur 5 500 000 meurent de faim, d’épuisement ou de maladie, parfois après avoir été torturés ou suppliciés ; des milliers d’autres sont conduits dans les camps de concentration du Reich pour y être abattus au cours de fusillades massives. Les commissaires politiques sont systématiquement abattus au nom du « décret des commissaires » (Kommissarbefehl) signé par Keitel dès avant l’invasion. Des millions de femmes et d’hommes, parfois des enfants et des adolescents, sont raflés au cours de chasses à l’homme dramatiques pour être transférés dans le Reich comme main-d’oeuvre servile.
Les actions des partisans sont l’occasion de représailles impitoyables sur les populations civiles, aussi bien en URSS qu’en Pologne, en Grèce et en Yougoslavie. Environ 11 500 000 civils soviétiques meurent ainsi pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’obsession personnelle de Hitler à réduire ces peuples à l’état de sous-hommes a privé la Wehrmacht de nombreuses aides potentielles parmi les populations soumises au joug soviétique. Elle a également eu un rôle mortifère direct, comme lorsque Hitler interdit d’enlever d’assaut la ville de Leningrad, qu’il soumet délibérément à un blocus meurtrier responsable, en mille jours de siège, de plus de 700 000 morts de civils. À ses yeux, la ville qui avait vu naître la révolution de 1917 devait être affamée puis rasée au sol.
De même, Hitler a cautionné les expériences pseudo-médicales visant à mettre au point un programme de stérilisation massive des femmes slaves, perpétré sur des milliers de cobayes humains de Ravensbrück et d’Auschwitz. Et les premières victimes de gazages au Zyklon B à Auschwitz furent des prisonniers soviétiques.
Il est clairement préoccupé par le problème de cohésion nationale et parle d’« espace vital » pour le développement des Allemands en général. Ayant lui-même enduré des privations à l’époque où il vagabondait à Vienne dans sa jeunesse, il constate amèrement puis avec rage l’impéritie d’une Démocratie affaiblie et méprisable.
Pendant les Années 1920, il dut louvoyer entre les tendances « droitistes » (de l’armée et de la droite traditionnelle, du patronat qui finançait son parti) et « gauchistes » (de certains de ses partisans, comme Ernst Röhm ou Gregor Strasser qui exigeaient une révolution sociale autant que nationaliste). Après le lamentable échec du putsch de 1923, son problème consiste à capter et conserver un maximum de voix en vue de conquérir électoralement le pouvoir.
Le Pragmatisme économique brutal de Hitler est mis en oeuvre grâce au pouvoir dictatorial qu’il s’est arrogé par la dissolution de fait de la République de Weimar en 1933-1934. En quelques années, l’économie allemande est remise sur pied entre autres grâce à des emplois publics créés par l’État national-socialiste (autoroutes, travaux d’intérêt général, etc.). Le réarmement n’interviendra que plus tard, après relance de l’économie.
D’après William L. Shirer, dans son livre sur le Troisième Reich, il diminue également de 5% tous les salaires dans le pays, permettant de dégager des ressources pour relancer l’économie. Ce qui semble confirmer, toujours selon Shirer, la nature interventionniste, voire keynésienne de ses directives.
Après la purge de Röhm et la Liquidation des SA, Hitler refuse l’idée d’une révolution sociale. Il tient à garder de bons rapports avec ceux qui lui ont permis de prendre le pouvoir, c’est-à-dire les grands industriels, certains financiers et l’Armée. On voit là également sa haine de toute idée marxiste. Ainsi, une de ses premières mesures à son arrivée au pouvoir sera la suppression de tous les syndicats.
L’économiste libéral autrichien Ludwig von Mises estimait en 1944 que le nazisme avait appliqué la plupart des mesures préconisées par le Manifeste du Parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels : huit des dix points (du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels) ont été exécutés par les nazis . Seuls deux points n’ont pas encore été complètement adoptés par les nazis, à savoir l’expropriation de la propriété foncière et l’affectation de la rente foncière aux dépenses de l’État (point n°1 du Manifeste) et l’abolition de l’héritage (point n°3). Cependant, leurs méthodes de taxation, leur planisme agricole et leur politique concernant la limitation des fermages iraient chaque jour dans le sens du marxisme.
Ce qui ne saurait faire oublier non plus le rejet radical de la notion de Lutte des classes par les nazis, leur absence totale de nationalisation et de réforme agraire, leur entente complexe mais durable avec les milieux industriels et financiers, leur néo-paganisme fort éloigné du matérialisme historique, enfin leur haine absolue du Marxisme - et le fait que comme le remarque de son biographe Ian Kershaw, sur les millions de mots de Hitler conservés pour la postérité, aucun ne permet de conclure qu’il ait jamais lu un seul texte de Marx.
En 1934 est ouverte près de Berlin une nouvelle usine de la Dehomag, en présence d’une sommité du parti nazi, Arthur Görlitzer, membre de l’administration Sturmabteilung. Cette usine procurera de nouveaux moyens à l’industrie allemande grâce à la Technologie de la Mécanographie et des cartes perforées.
Entre 1934 et 1937, le ministre de l’économie de Hitler, Hjalmar Schacht, ancien directeur de la Reichsbank, a pour mission de soutenir l’intense effort de réarmement du Troisième Reich. Pour atteindre cet objectif, il met en place des montages financiers hasardeux, creusant le déficit de l’État. Par ailleurs une politique de grands travaux, portant notamment sur des autoroutes (déjà planifiées par les précédents gouvernements), est poursuivie, développant ainsi une politique keynésienne d’investissements de l’État.
Le Chômage baisse nettement, passant de 3,5 millions de chômeurs en 1930 à 200 000 en 1938. Cependant, Schacht considère que les investissements dans l’industrie militaire menacent à terme l’économie allemande et souhaite infléchir cette politique. Devant le refus de Hitler qui considère le réarmement comme une priorité absolue, Schacht quitte son poste.
En pleine guerre, Hitler se réjouira que les ravages des bombardements alliés facilitent pour l’après-guerre ses projets grandioses de reconstruction radicale de Berlin, Hambourg, Munich ou Linz. Dans son bunker, il lui arrivera de rêver de longues heures immobiles devant une maquette de Linz telle qu’il la voulait reconstruite.
L’Architecture était probablement la plus grande passion de Hitler. S’il se voulait un artiste, il n’a cependant jamais rien compris aux arts de son temps, qu’il méprisait et détestait. À Vienne comme à Munich, foyers actifs de l’art moderne, il est passé complètement à côté des avant-gardes, réservant son admiration aux monuments néo-classiques du XIXe siècle. Dès son arrivée au pouvoir, Hitler disperse les avant-gardes artistiques et culturelles, fait brûler de nombreuses oeuvres des avant-gardes et contraint des milliers d’artistes à s’enfuir d’Allemagne. Ceux qui demeurent se voient souvent interdire de peindre ou d’écrire, et sont placés sous surveillance policière. En 1937, Hitler fait circuler à travers toute l’Allemagne une exposition d’« Art dégénéré » visant à tourner en dérision ce qu’il qualifie de « gribouillages juifs et cosmopolites ».
Arrivé au pouvoir, il fait surtout valoriser dans les cérémonies nazies la musique de Richard Wagner et celle de Anton Bruckner, ses favorites. Il encourage un « art nazi » conforme aux canons esthétiques et idéologiques du pouvoir au travers des oeuvres de son sculpteur préféré Arno Breker, de Leni Riefenstahl au cinéma, ou de Albert Speer, son seul confident personnel, en architecture. Relevant souvent de la propagande monumentale, comme le stade destiné aux jeux Olympiques de Berlin (1936), ces oeuvres au style très néo-classique développent aussi souvent l’exaltation de corps « sains », virils et « aryens ».
En juin 1946, les témoins, prisonniers du NKVD dirigé par Lavrenti Beria, sont transportés à Berlin, dans le parc du bunker. Ils indiquent l’endroit où ils ont enflammé, puis enterré le corps de Hitler et celui de sa femme.
L’emplacement correspond à l’exhumation réalisée par le SMERSH un an plus tôt. On en profite pour procéder à de nouvelles fouilles et on déterre quatre fragments de crâne. Le plus grand est transpercé par une balle.
L’Autopsie réalisée fin 1945 se trouve en partie confirmée : les médecins y notaient en effet l’absence d’une pièce maîtresse du crâne, celle qui justement permet de conclure que Hitler s’est suicidé par arme à feu. Le puzzle est désormais complet.
Ces éléments ne sont toutefois pas diffusés par Beria. Staline lui-même n’en aurait pas été tenu informé , ce qui expliquerait qu’il ait soupçonné les Occidentaux d’avoir recueilli le dictateur déchu. Pour tenter d’expliquer ce surprenant silence des soviétiques sur ces preuves indubitables prouvant la mort d’Hitler, il a été avancé que ce doute aurait pu servir à viser l’Espagne franquiste, dernier bastion du fascisme en Europe après la chute des régimes allemand et italien, laissant insinuer qu’Hitler y aurait trouvé refuge et offrant ainsi à l’Armée rouge un prétexte pour traverser l’Europe de l’Ouest afin de renverser le régime de Franco.
Concernant les restes des époux Hitler, ils sont pudiquement oubliés. Il faut attendre 1970, et l’ère Brejnev, pour que le chef du KGB Youri Andropov les fasse détruire par le feu , toujours sans divulgation de cette incinération.
Mais le crâne et les dents de Hitler, conservés dans les archives, échappent à la crémation. On n’en apprend l’existence qu’après la chute de l’URSS. En 2000, la partie supérieure du crâne du dictateur devient même l’une des curiosités d’une exposition moscovite organisée par le Service fédéral des archives russes pour marquer le cinquante-cinquième anniversaire de la fin de la guerre.
« Hitler est un affreux dégénéré sexuel et un fou dangereux. Le national-socialisme en Allemagne représente la barbarie sauvage et ce serait la fin de notre Civilisation européenne si ce pays d’assassins et de pédérastes devait submerger le continent. Toutefois, je ne puis être toujours le seul à marcher sur le Brenner »..
« Hitler possède un pouvoir magnétique sur les foules ; qui découle de la foi en une mission qui lui aurait été confiée par Dieu. Il se met à parler sur le ton de la prophétie. Il agit sur l’impulsion et rarement sous l’empire de la raison. Il a l’étonnante faculté de rassembler les points essentiels d’une discussion et de lui donner une solution. Une forte intuition lui permet de deviner la pensée des autres. Il sait manier avec habileté la flatterie. Sa mémoire infaillible m’a beaucoup frappé. Il connaît par coeur des livres qu’il a lus. Des pages entières et des chapitres sont photographiés dans son esprit. Son goût des statistiques est étonnamment développé : il peut aligner des chiffres très précis sur les troupes de l’ennemi, les diverses réserves de munitions, avec une réelle maestria qui impressionne l’état-major de l’Armée. »
« Hitler n’était pas un homme comme les autres, il ne ressemblait en rien aux politiciens que j’avais eu l’occasion de rencontrer jusque-là. C’était un homme extrêmement simple, vêtu simplement, parlant simplement, très calme, contrairement à tout ce qu’on a pu raconter. Il était plein d’humour et très drôle dans sa conversation. Sur toutes les questions, politiques, économiques, sociales ou culturelles, il était porteur de vues absolument neuves, qu’il exprimait avec une clarté et une conviction qui entraînaient l’adhésion de ses auditeurs. Il savait conquérir les individus et les foules par le rayonnement étrange de sa personnalité. »
Dans son livre de 1983 Am Anfang war Erziehung (traduit en français sous le titre C'est pour ton bien), Alice Miller analyse les liens entre son éducation « répressive » et la suite de sa biographie et avance l’explication que les comportements violents de Hitler trouveraient leur origine dans ses traumatismes infantiles.
Sa mère avait épousé un homme plus âgé qu’elle de 23 ans, et qu’elle appelait « oncle Aloïs » ; ses trois enfants moururent en quelques années autour de la naissance d’Adolf, amenant ce dernier à être surprotégé. Il aurait été régulièrement battu et ridiculisé par son père ; après une tentative de fugue, il aurait été presque battu à mort. Adolf haït son père durant toute sa vie et on a rapporté qu’il faisait des cauchemars à son sujet à la fin de son existence. Lorsque l’Allemagne nazie annexa l’Autriche, Hitler fit détruire le village où son père avait grandi.
(搜索用时0.004秒)
©2001-2011 欧路软件(法语地带)鄂ICP备09036902号